Quelle est la vraie nature de Burning Man et que nous apprend ce festival sur la notion de design d'événement ?
Histoire et pratiques
07.10.2012
« Une carte du monde ne faisant pas mention du royaume d’Utopie ne mérite même pas un coup d’œil, car elle laisse à l’écart le seul pays où l’humanité finit toujours par aborder. » ,
Oscar Wilde, L’Âme humaine et le socialisme, 1891.
PREMIERE PARTIE : Qui suis-je ?
Une partie de moi est née sur le sable de Baker beach, à San Francisco, en 1986. J’ai ensuite grandi à Black
Rock City, dans le désert du Nevada, pour accueillir mes participants, dont le nombre continue de doubler chaque année.
Je suis une ville temporaire de 50 000 habitants aujourd’hui, qui renait de ses cendres à chaque solstice d’été, depuis 26 ans. Bariolé, éphémère, j’apparais comme une cité nomade, qui incarne le rêve américain, avec une intensité inhabituelle. Je suis une quête de l’esprit, en même temps qu’un mythe humaniste. Je suis la plus grande fête au monde (depuis les Neronia de l’an 60). Je suis un mouvement socio-politique, basé sur le potlatch et l’autonomie, mais je ne fais aucune propagande. Je suis une forme humaine gigantesque qu’on brûle à minuit (image 1). Je suis un événement qui change des vies. Je suis tout à la fois. Je suis Burning Man.
Cela fait bientôt trois ans que j’ai découvert Burning Man. Je me suis retrouvée un jour à Montpellier, devant les grandes photos noir et blanc de Guillaume Bonnefont1 (image 2), exposées en plein air. Elles m’ont tellement émues que je pensais que c’était un rêve. Puis quand j’ai compris de quoi il s’agissait, ça m’a obsédée.
Et je me demande vraiment, depuis ce jour, à quoi ressemble l’expérience Burning Man de l’intérieur, mais aussi quelle route ce phénomène est-il en train de suivre.
Suite à cette description qui évoque plusieurs aspects de Burning Man, même s’il est encore très difficile de décrire cet événement, certaines questions se dessinent. «Qui» est vraiment Burning Man ? Burning Man est-il un carnaval de plus,