Quelques aspects de la réflexion de p. drucker
Quelques aspects de la réflexion de P. Drucker
Celui qui allait devenir le « pape du management » affirme que seuls les facteurs qui font progresser une entreprise sont les hommes, leur capacité d’innovation et la façon dont ils organisent leurs relations de travail. Ce qui suppose de ne pas exiger des ouvriers qu’ils laissent leur intelligence au vestiaire lorsqu’ils entrent à l’usine, alors que c’était la position officielle, et défendue avec âpreté, des patrons et des leaders syndicaux américains des années 1950. Il est aussi le premier à montrer que les grandes entreprises ont un poids considérable dans les sociétés où elles opèrent, qu’elles pèsent sur toutes les dimensions de la vie, depuis la politique jusqu’à la familiale, en passant par les transports, la santé ou le rythme des activités quotidiennes dans les villes. Cette vision de l’entreprise comme acteur central de la société était récusée par les patrons. Il faut dire que ces derniers étaient souvent astucieux et énergiques, mais qu’ils ne brillaient ni par leur ouverture sur le monde ni par leur culture générale. Leur seul horizon était leur résultat d’exploitation. […] Drucker avait 33 ans quand il commença son enquête chez GMC (General Motors Company), à Détroit. C’était son premier grand « chantier » de consultant en management, mais son curriculum vitae était déjà étoffé. […] Dans sa discipline majeure, le management des organisations, les apports sont importants et durables. La direction par objectifs (DPO), qui l’a rendu célèbre, est encore appliquée dans la plupart des entreprises. De même, les organisations réellement dé- centralisées qu’il a toujours défendues, restent l’idéal de nombre de managers. Et il était très en avance sur son temps quand il montrait que le monde allait vers une économie de la connaissance, que les ordinateurs joueraient un rôle de premier plan dans l’organisation du travail (et ce, en 1950 !) et que la formation de l’encadrement était une priorité. Dès