Quels sont les effets de la productivité sur la croissance
La question des effets du progrès technique sur l'emploi est très controversée. Elle comporte deus facettes, les effets quantitatifs et les effets qualitatifs.
• Sur la question du nombre d'emplois, il faut distinguer les effets directs et immédiats qui se traduisent le plus souvent par des suppressions d'emplois, notamment d'emplois peu qualifiés, et les effets à plus long terme, indirects : ceux-ci dépendent alors d'autres variables comme l'évolution de la demande et l'intensité de la croissance. Les gains de productivité engendrés par le progrès technique contribuent à la baisse des coûts et des prix des produits ce qui peut favoriser l'essor de la consommation et de la production et à long terme développer l'emploi.
Les innovations de produits développant de nouveaux marchés peuvent également engendrer des créations d'emplois. C'est le raisonnement d'Alfred Sauvy dans sa thèse du déversement : le solde des emplois détruits et créés est, selon lui, positif à long terme car l'emploi se déverse dans de nouvelles activités.
Cette thèse est néanmoins mise à mal depuis la fin des années 70 avec l'émergence et la persistance d'un chômage de masse. Enfin, il faut ajouter que, si le nombre d'emplois a, par exemple en France, fortement augmenté en un siècle, cela est aussi en partie dû la forte diminution du temps de travail (3 000 heures par an au XIXe siècle contre 1 600 heures par an aujourd'hui), ce qui rend les comparaisons un peu hasardeuses.
• Sur le plan qualitatif, il est incontestable que le progrès technique a considérablement diminué la pénibilité physique du travail humain. Si globalement le progrès technique a fait disparaître de très nombreux emplois non qualifiés, il serait cependant imprudent de considérer que ceux-ci ont totalement disparu : le travail posté et contraint existe toujours et parfois se développe notamment dans certaines activités tertiaires. Cependant le niveau moyen de