Querelle
Ce que l'on appelle la Querelle des Anciens et des Modernes ne fait que reprendre, en la radicalisant, one vieille opposition. De tout temps, s'affirment deux conceptions de la littérature et, plus généralement, de la création. Les uns, tournés vers le passé, croient qu'il convient d'imiter les prédécesseurs, parce qu'ils ont atteint la perfection dans leur art : ce sont les partisans des Anciens. Les autres, fixés sur le présent, pensent qu'il faut, au contraire, innover, trouver des solutions qui correspondent à l'esprit de l'époque: ce sont les Modernes. Entre les deux camps, les conciliateurs essaient d'harmoniser les positions : pour eux, s'il faut tenir compte des apports précédents, il faut aussi les adapter aux situations nouvelles, les utiliser comme un tremplin qui permet de progresser.
Durant la première partie du XVIIe siècle, ces trois conceptions apparaissent déjà, par exemple dans le domaine théâtral : les adeptes du théâtre régulier entendent appliquer les préceptes des auteurs dramatiques de l'Antiquité, d'autres préfèrent un théâtre irrégulier porteur d'innovations, tandis que les partisans de solutions moyennes les renvoient dos à dos, en préconisant un système théâtral à la fois inspiré des Anciens et influencé par le présent.
Querelle des Anciens et des Modernes Querelle des Anciens et Modernes : controverse sur les mérites respectifs des écrivains de l'Antiquité et de ceux du siècle du Louis XIV, qui divisa le monde littéraire français à partir des années 1680. Elle reprend un débat déjà agité au XVIe siècle, celui qui oppose les imitateurs des Anciens à ceux qui prêchent le rejet des modèles antiques et l'invention de formes modernes. Suivant l'exemple de Descartes et de Pascal, les Modernes (Perrault, Quinault, Saint-Évremond, Fontenelle, Houdar de La Motte) critiquent l'Antiquité en raison du progrès des techniques et des sciences, et en raison de