Question corpus - bac français 2007 série s et es
Les textes de ce corpus visent tous trois à dénoncer les injustices et les inégalités sociales. A chaque fois, l’égoïsme des plus riches est sévèrement critiqué pour faire ressortir l’extrême pauvreté dans laquelle sont certains hommes. Ces textes traitent tous d'un même thème : la nourriture.
En effet, dans « De l’homme » issu du recueil de portraits et de maximes
Les Caractères (1688-1696), Jean De La Bruyère fait le portrait satirique de Gnathon, un noble vorace qui ne se soucie que de lui même : « Gnathon ne vit que pour soi » « Tout ce qu’il trouve sous sa main lui est propre ». De la sorte, ce personnage incarne de façon caricaturale et exagérée l'égoïsme des nobles du XVII° siècle.
Au contraire, dans les textes de Jacques Prévert et Victor Hugo, les personnages, victimes de la pauvreté et de la faim, sont alors poussés au crime par leur souffrance. Ainsi, dans l’œuvre Choses vues publié en 1846, Hugo raconte plusieurs scènes auxquelles il a assistées, dont l’arrestation d'un homme accusé de vol de pain. Prévert, dans son poème « La Grasse Matinée » extrait de son recueil Paroles paru en 1946, dépeint un homme souffrant de la faim confronté à la tentation de la nourriture exposée dans toutes les vitrines, et qui ira jusqu'au meurtre pour pouvoir rassasier sa faim, comme l’atteste le vers « Un homme très estimé […] a été égorgé ». Tout comme « De l’homme », ces deux textes sont du registre polémique, mais sont en plus du registre pathétique pour provoquer la compassion du lecteur.
On remarque néanmoins une évolution au cours des siècles. En effet, tandis que De la Bruyère critique l'égoïsme d'une seule personne, Hugo dénonce tous les nobles et les riches. Prévert écrit son poème à une époque plus contemporaine, il n'est donc plus question