Question corpus
D'une part, les quatre portraits jouent sur des effets de réel. Ces personnages n'appartiennent pas directement à un univers merveilleux ou idéalisé : ils sont présentés dans leur dimension physique, dans la réalité d'un corps parfois vieilli comme c'est le cas pour le personnage de Balzac ou celui de Proust, mutilé comme Gwynplaine ou déformé par l'effort comme Goujet. Les descriptions sont précises et détaillées. Elles reposent souvent sur des énumérations, présentant les différentes parties du corps, comme dans le dernier texte avec « des aspects de nuque, de joue, de front », et sur la mention de couleurs comme dans le premier texte avec « une barbe grise », « des yeux vert de mer » ou le « pourpoint noir ». Enfin, ces textes ancrent leur personnage dans le monde réel ; Balzac mentionne Socrate et Rembrandt, alors que Zola utilise des termes populaires comme « bastringue » ou « guibolles » appartenant au langage des ouvriers et donc en adéquation avec le milieu du personnage.
D'autre part, au-delà de cet aspect réaliste, les quatre textes prennent leurs distances par rapport au réel et transfigurent celui-ci sans se contenter de le calquer. Ainsi, Frenhofer a une dimension nettement mystérieuse voire fantastique : il apparaît dans une atmosphère de clair-obscur inquiétante, dans « le jour faible de l'escalier », il a même « quelque chose de diabolique ». Il est finalement comparé à une « toile de Rembrandt », il est donc vu à la fois comme un être surnaturel et comme un sujet pictural. Hugo utilise lui aussi une image pour décrire Gwynplaine, celui-ci est associé métaphoriquement à « une tête de Méduse gaie ». Il prend ainsi une dimension légendaire et révèle son caractère contradictoire,