Question de corpus sur l'argumentation : Ce corpus est composé de trois textes classiques publiés dans la seconde moitié du XVIIe siècle : " L'amour-propre" extrait des Pensées de Pascal en 1670, un fragment des Maximes de la Rochefoucauld en 1664, et "La fille" fable de la fontaine écrite en 1678. Un quatrième texte, issu du XIXe siècle, complète cet ensemble : il s'agit d'un passage du roman Le Bal de Sceaux de Balzac, en 1829. Ce regroupement invite à comparer ces différents textes, autrement dit à analyser leurs ressemblances et leurs différences.

Tout d'abord, ces quatre textes présentent une ressemblance thématique : l'orgueil. Le terme "d'amour-propre" ouvre le textes de Pascal et de la Rochefoucauld : "La nature de l'amour-propre" (l.1) dans les Pensées et "l'amour-propre est l'amour de soi-même" (l.1) dans les Maximes. Les deux moralistes énoncent ainsi leur vision de l'amour démesuré de soi ("n'aimer que soi" l.1 chez Pascal et "l'amour de soi-même" l.1 chez La Rochefoucauld ) en la caractérisant par un registre didactique. La fable de La Fontaine et le portrait de Balzac traitent, de façon moins explicite, ce même thème pour le condamner également. Les héroines sont décrites comme un "peu trop fière" au vers 1 de "la Fille" et "assez belle" à la ligne 2 du Bal de Sceaux. Ainsi, nos quatres textes ont en commun une même visée morale : dénoncer ce vice.

En revanche, cette dénonciation ne se fait pas sur le même mode. Les auteurs utilisent différentes formes argumentatives. La Rochefoucauld et Pascal ont recours à l'essai. Ils proposent en effet des textes théoriques sur l'orgueil. Les nombreux présents de vérité générale soulignent cette réflexion : "est" (l.1) dans les Pensées et les Maximes, "veut" et "voit" (l.3), "se trouve" (l.6), "conçoit" (l.7), "le convainc" (l.8) dans le texte de Pascal, "rend" (l.1), "peut" (l.7), "fait" (l.8) dans le texte de La Rochefoucauld. La Fontaine et Balzac, quant à eux, ont préféré recourir aux atouts de la