Avec l’individu et sa subjectivité est apparue l’ambition qui anime les personnages de roman et tout particulièrement les trois protagonistes masculins des textes suivant : Les liaisons dangereuses de Choderlos de Laclos, Le Rouge et le noir de Stendhal et enfin Bel-Ami de Guy de Maupassant. . La notion d’ambition recouvre différentes formes et le personnage de la femme semble être un moteur de l’héroïsme. Elle est, chez le héros libertin qu’est Valmont bien différente de celle de Julien Sorel, personnage incarnant la jeunesse de 1830. Enfin l’ambitieux Georges Du Roy de la fin du 19e siècle est le reflet de la société de son temps. Dans quelle mesure, dès lors, l’ambition romanesque, valorisée par le regard de la femme, est-elle créatrice d’héroïsme ?
Tout d’abord, la femme revêt une place prépondérante dans ces trois romans
Le dialogue entre le héros et la femme est incessant qu’il se fasse par les regards ou par les mots. En effet, Valmont , le « je » s’adresse en permanence à un « vous ». Il pose, à Madame de Merteuil, une question, comme dans un dialogue, in presencsia : « Ce langage mystique vous étonne, n’est-il pas vrai ? » Julien, quant à lui, dialogue avec une Mathilde absente. Les marques du discours sont notables : « bon », « N’allez pas vous figurer, Melle de la Mole ». Enfin, le marié Georges dialogue avec sa maitresse mais non avec sa femme. Cela donne l’impression que cette dernière est absente. Le dialogue se crée aussi par des jeux de regards.
Par ailleurs, la femme est un faire-valoir dans Le Rouge et le Noir et dans Bel-Ami. La Présidente de Tourvel est considérée par Valmont comme une femme d’âge mûr et digne de respect selon lui. Mathilde et sa lettre, signe d’amour, élèvent Julien dans l’échelle sociale : la jeune noble est un faire ‘honore : « Cette lettre qu’il tenait serrée dans sa main lui donnait la taille et l’attitude d’un héros ». Enfin, Suzanne a hissé Bel-Ami dans l’échelle sociale, « il est à genoux » à côté