II/ La question homérique Du fait des maigres informations dont nous disposons sur Homère, certains ont mis en question son existence même. Cette question remonte à l'Antiquité selon Sénèque, «c’était la maladie des Grecs de chercher quel était le nombre des rameurs d’Ulysse; si l’Iliade** fut écrite avant l’Odyssée**, si ces deux poèmes étaient du même auteur.» a) La naissance de la «question homérique» La «question homérique», comme on l'appelle à l'époque moderne, naît probablement chez l'abbé d'Aubignac. En effet il rédige vers 1670 les Conjectures académiques** dans lequel il critique les œuvres homériques, il remet en cause l'existence même du poète. Pour lui, l'Iliade** et l'Odyssée** ne sont qu'une collection de textes rhapsodiques antérieurs ( = c'est-à-dire que l'oeuvre est formé de lambeaux, de fragments) . À peu près à la même époque, Richard Bentley estime dans ses Remarques sur le Discours de la liberté de penser** qu'Homère a bien existé, mais qu'il n'est l'auteur que de chansons et de rhapsodies (= ce sont des poèmes assez courts) Les remarques de Bentley sont par la suite réarrangées par Giambattista Vico considèrant qu'Homère n'a jamais existé, mais que l'Iliade** et l'Odyssée** sont littéralement l'œuvre du peuple grec dans son ensemble _b) _La langue Friedrich August Wolf est le premier auteur à émettre l'hypothèse d'un Homère analphabète. Selon lui, le poète a composé ses deux œuvres vers 950 av. J.-C., à une époque où la Grèce ne connaissait pas l'écriture. Seuls les Mycéniens connaissaient l’écriture; mais il s’agissait d’une écriture syllabique qui ne représentait pas les consonnes doubles, et ne notant pas les finales -l, -m, -n, -r, -s, donc il était très difficile à transcrire un vers grec. La langue homérique est un ensemble mêlant des dialectes divers (= est une variété d'une langue )(ionien et éolien principalement) Les chants sont ensuite transmis de manière orale et par ce biais, évoluent et se développent, jusqu'à