question sur le corpus andromaque
Nous allons voir quelles variations de la figure d’Andromaque ils proposent.
Tout d’abord, les auteurs proposent des variations qui reposent sur une transposition de genre. En effet, l’hypotexte, L’Iliade d’Homère, est une épopée guerrière qui magnifie les Troyens et les Grecs à travers le récit de leurs exploits. A contrario, Racine et Giraudoux ont opté pour le genre théâtral pour réécrire le mythe d’Andromaque, ce que les didascalies: «Andromaque/Céphise» pour Racine, et «Il l’a prise dans ses bras, l’a amenée au banc de pierre, s’est assis près d’elle. Court silence.», pour Giraudoux tendent à prouver. Ces indications scéniques donnent vie au mythe en proposant des êtres en chair et en or discutant directement sur scène. Les dialogues théâtraux concourent également à cette redynamisation du mythe. Racine met ainsi en scène un dialogue pathétique entre Andromaque, proie d’un affreux dilemme et Céphise, qui tient ici le rôle de confidente. Les nombreuses questions que se posent la jeune femme, à savoir:«Quoi ? Céphise, j'irai voir expirer encor /Ce fils, ma seule joie, et l'image d'Hector ?», le vocabulaire hyperbolique («expirer, ma seule joie») et le groupe ternaire du 2ème vers contenant une gradation mettent en évidence une femme accablée qui hésite et ne sait quelle décision prendre. Ce discours délibératif donne vie au personnage légendaire et insiste sur les conséquences psychologiques de ses tourments. Giraudoux, quant à lui, met en scène un dialogue philosophique et engagé à travers une dénonciation virulente de la guerre. Il fait ainsi dire à Andromaque: «Ferme-les. Mais elles s’ouvriront.» Dans un dialogue au vocabulaire fortement symbolique, les portes qu’Hector se propose de fermer à jamais deviennent l’allégorie de la paix impossible. Le présent