Ce corpus est composé de trois textes, le premier étant un poème de Boileau extrait de l'Art poétique, écrit en 1674. Le deuxième est un texte de Verlaine issu de Jadis et naguère, 1884. On a enfin un poème de Tristan Tzara, extrait de Sept manifestes dada, de 1924. Tous ces textes sont des arts poétiques, et donc donnent les règles d'un mouvement poétique particulier.
Montrez en quoi ces textes sont des « arts poétiques », donc des programmes d'écriture.

Tout d'abord, un art poétique est là pour dicter les règles d'une certaine poésie, ce qu'il faut ou qu'il ne faut pas faire, comment est-ce qu'il faut écrire. Par exemple chez Boileau on note une importance du respect de la langue, avec des termes tels que « terme impropre », « tour vicieux » ou « pompeux barbarisme ». Il est donc contre certaines tournures de phrases, et donne des « conseils » aux poètes sur comment écrire, en proposant un texte qui doit être sans cesse retravaillé afin d'atteindre à une perfection : « Hatez-vous lentement », « polissez-le sans cesse et le repolissez/Ajoutez quelquefois, et souvent effacez ». Ainsi Verlaine préfère un style plus « musical », et le définit de la sorte : « De la musique avant toute chose », « sans rien en lui qui pèse ou qui pose » et « De la musique encore et toujours ! ». Tristan Tzara, lui rédige un véritable mode d'emploi sur comment faire un poème dadaïste : « Prenez un journal », « découpez-le », « Agitez doucement »... Aussi, on remarque que ces arts poétiques s'opposent à d'autres mouvements poétiques ou à certaines de leurs caractéristiques. Le texte de Boileau, de ce point de vue là, est très critique vis à vis de mouvements précédents ou contemporains. Il arrive jusqu'à « accuser » ces poètes de ne pas savoir écrire, avec des termes tels que « Avant donc que d'écrire apprenez à penser ». De même est fait par Verlaine, avec des accuses à l'ironie et à l'éloquence : « fuis du plus loin la Pointe assassine, l'Esprit cruel et le Rire impur » et «