Question d'analyse : les aveux de phèdre
Le corpus présente deux textes : les deux textes en question sont extraits de Phèdre, une tragédie écrite par Jean Racine et publié en 1677. On peut tout de suite constater qu’ils portent sur le même sujet, en l’occurrence : l’amour de Phèdre pour son beau-fils, Hippolyte. C’est dans ces deux passages qu’elle avouera sa flamme, dans un premier temps à Oenone, sa confidente, et dans un second temps à Hippolyte lui-même.
De quelle façon l’amour de Phèdre pour son beau-fils est-il déclaré dans ces deux aveux ?
On relève tout d’abord qu’Oenone est à l’origine de ces deux aveux. En effet dans le premier elle cherche à faire avouer à Phèdre cet amour et pose beaucoup de questions telles que « Aimez-vous ? » vers 258, « Pour qui ? » vers 260 et c’est ensuite, dans la scène 5 de l’acte I, qu’elle encouragera Phèdre à dévoiler sa flamme à Hippolyte, son mari Thésée étant décédé. Mais, même si ce-dernier est mort, Phèdre se sent coupable dans ses deux aveux. « J’ai concu pour mon crime une juste terreur » vers 307, texte 1. « Venge-toi, punis-moi d’un odieux amour » vers 699, texte 2. Cet amour est assimilé à un crime, et, comme on peut le constater, la mort est présente dans les deux extraits : Phèdre veut mourir. « Je voulais en mourant prendre soin de ma gloire » vers 309, texte 1. Cette mort se fait plus concrète dans le second texte où les actes rattrapent les paroles « prête-moi ton épée ; Donne. » vers 710-711, texte 2. Ce sont deux moments forts de la pièce. On peut relèver le registre tragique présent dans ces deux passages, la situation est sans issues, l’amour est associé à la souffrance. « J’ai pris la vie en haine et ma flamme en horreur » vers 308, texte 1. Phèdre, en héroïne tragique, reste noble, digne et lucide même dans ces situations extrêmes connaissant l’issue logique de cette histoire. De plus, dans les deux extraits, la reine rejette la faute sur Vénus. « Je reconnus Vénus et ses feux redoutables, D’un sang qu’elle poursuit