Questions sur lorenzaccio de musset
1. « La Florence imaginaire de Musset ressemble en bien des points à la France des années 1830, telle qu’il l’a vécue : cette invasion ecclésiastique, cet étalement de la corruption, cette humiliation après les gloires napoléoniennes, ce sentiment d’étouffement de la jeunesse »
J.-P. VINCENT, Programme du Théâtre des Amandiers,
Nanterre, 2000.
Justifiez ce rapprochement par des références à des scènes précises de Lorenzaccio.
On peut faire de nombreux rapprochements entre la Florence déchue et corrompue de Lorenzo et la France de Musset, sous l’ordre bourgeois de la Monarchie de Juillet de 1830. En effet, lorsque l’on évoque « l’invasion ecclésiastique », on ne peut s’empêcher de penser à la place importante que tient la religion dans Lorenzaccio avec notamment le prieur de Capoue, le commissaire apostolique et surtout le personnage du cardinal Cibo. Cette image du prêtre machiavélique est d’ailleurs récurrente au théâtre, dans la première partie du XIXe siècle. Ainsi, on remarquera l’influence importante de la religion catholique dans cette Florence de 1537. En témoignent les deux « maîtres du monde » de l’époque que sont l’empereur et le pape -d’ailleurs responsables de l’intrigue même de la pièce puisque ayant nommé le tyran Alexandre de Médicis roi de Florence-. On décèle d’ailleurs dès l’acte I, à la scène 4, l’influence de Valori, porteur des exigences, des opinions du pape et obligé de les faire appliquer ( Valori. « Je suis un prêtre, Altesse ; si les paroles que mon devoir me force à vous rapporter fidèlement doivent être interprétées d’une manière aussi sévère, mon cœur me défend d’y ajouter un mot »). Pourtant, c’est le cardinal Cibo qui est ici le personnage le plus significatif. Jouant un rôle prépondérant, il est le seul à voir clair dans le jeu des personnages. Il récolte les fruits des différentes intrigues à titre personnel pour servir l’intérêt de ses maîtres - habilement choisis