Questions d’iconicité dans la représentation de la ville en peinture
Francesca Caruana
Artisteplasticienne Enseignantchercheur à l’Université de Perpignan
Résumé Depuis que la perspective a symbolisé l’espace environnemental, sa perception et sa représentation en ont été modifiées au point de constater une inversion du schéma territorial. Si comme l’indique Daniel Arasse dans son Histoire de peinture, l’espace territorial était initialement segmenté en trois zones, privilégiant le centre (la città), la reggio et la provincia, on assiste à l’inverse aujourd’hui à un phénomène centrifuge des répartitions d’activités, dont l’art et le paysage sont la première « victime ». De Lorenzo Credi à Raymond Hains, nous assistons au passage de la profondeur signifiant un espace incommensurable, à la présence frontale et concrète de palissades révélant un paysage exourbain par un événement esthétique. Cet article propose d’étudier comment les artistes ont indiqué la présence de la ville dans les tableaux au cours des siècles, jusqu’à la période contemporaine qui montre une appropriation concrète de ses composantes pour faire œuvre. Autrement dit, il s’agira de montrer le passage du sujet à l’objet «ville » traduisant un processus d’iconicité historique.
Motsclefs: iconicité, musement, representamen, sujet, espace Abstract Since perspective first came to symbolise space in an environment, its perception and representation have been modified until they have come to establish a transformation of the territorial pattern. If, as Daniel Arrasse states in his History of Painting, space was initially segmented into three areas, with more importance being given to the centre (città), reggio and provincia, today we are experiencing the opposite a centrifugal phenomenon