Racine
Racine est né le 22 décembre 1639 à La Ferté-Milon (en Picardie). Issu d’une famille modeste, très tôt orphelin, Racine est recueilli par sa grand-mère. C’est elle qui le fait admettre au couvent janséniste de Port-Royal, où il apprend le grec et le latin et découvre les grands poètes tragiques de l’Antiquité (Sophocle, Euripide et Eschyle). L'éducation de Racine le lie pour toujours au jansénisme, même s'il a pris au cours de sa carrière des distances avec Port-Royal. Jansénius (1585-1638) est le fondateur de cette doctrine austère et pessimiste : damné depuis le péché originel, l'homme est irrémédiablement séparé de Dieu, et son destin est fixé par lui. Pourtant, la bonté divine permet de sauver certains hommes, sans qu’ils ne puissent jamais en avoir la certitude, si exemplaire soit leur vie : c'est la grâce efficace. On peut retrouver ce pessimisme dans le destin des personnages de Racine, et leur sentiment d'abandon face à un Dieu qui ne dévoile pas ses desseins.
À partir de 1658, Racine fréquente les milieux littéraires et mondains (il rencontre La Fontaine vers 1660, Molière en 1663 et Nicolas Boileau) et devient dramaturge : après La Thébaïde (représentée en 1664 par la troupe de Molière) et Alexandre le Grand à la fin de l’année suivante, il connaît son premier grand succès avec Andromaque en 1667. Les années suivantes, les succès s’enchaînent avec Bérénice en 1670, Bajazet en 1672, Mithridate en 1673 et Iphigénie en 1674.
Il est reçu à l’Académie française en 1673.
En 1677, alors qu’il n’a que 37 ans, Racine rompt avec le monde théâtral et devient, avec Boileau, historiographe du roi Louis XIV.Après plus de dix ans d’absence, et sur la demande de Madame de Maintenon, il revient au théâtre avec deux tragédies bibliques : Esther en 1689 et Athalie en 1691.
Racine meurt à Paris le 21 avril 1699.
Les succès d'un opportuniste galant :
Son premier véritable triomphe est Andromaque, qui fait pleurer avec délectation mondains et