Racisme et histoire
Historiens et ethnologues ne sont pas d'accord sur la question de l’origine du racisme; deux conceptions principales s'opposent à ce propos. La première considère que différentes formes de racisme se sont succédé au cours de l’histoire, et ce depuis l'Antiquité. La seconde considère que le racisme est un produit de l'Europe occidentale moderne, exporté dans le sillage de l'impérialismeeuropéen.
Dans l'Antiquité:Le philosophe Christian Delacampagne perçoit, quant à lui, dans l’attitude païenne – égyptienne, grecque puis romaine – face aux juifs et dans la partition entre hommes libres d’un côté, femmes, enfants et esclaves de l’autre, des «classifications biologiques», de «type raciste ».
Il convient néanmoins de noter que si les arguments de types raciste ont pu servir à justifier la domination des Grecs et des Romains, ils n'ont jamais débouché sur des politiques d'exclusion ni –a fortiori– d'extermination. Au contraire, la capacité d'intégration, d'assimilation voire promotion des étrangers dans l'Empire gréco-romain dans un relatif respect de leurs culture et de leurs traditions est bien connue des historiens. Les Anciens Grecs distinguent les peuples de l'Hellade, des autres peuples qu'ils appellentbarbares. Presque tous les autres peuples antiques avaient la même représentation duale du Monde en deux races, les peuples apparentés, et les peuples étrangers ou ennemis; cette opposition entre deux collectifs est ce qui définit le domaine politique18et le droit des gens19. Parmi les peuples considérés comme étrangers, tous ne sont pourtant pas ennemis : les relations militaires, commerciales et diplomatiques instituaient des peuples amis, clients, alliés ou invités qui pouvaient alors être reconsidérés fictivement comme des peuples apparentés. De ce fait, le racisme antique ou primitif est fondamentalement différent du racisme (ouracialisme) contemporain.
Au Moyen-Age:C’est surtout le Moyen Âge qui donne des arguments aux