Rapport introductif
Colloque International sur les Finances Publiques sous le thème :
« L’Etat territorial au Maroc et en France : quelles synergies entre les finances de l’État et les finances des collectivités territoriales ? »
Rapport introductif
Noureddine BENSOUDA
Trésorier Général du Royaume
Rabat, le 12 septembre 2014
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Mesdames et messieurs
Traiter d’un sujet aussi vaste et complexe que « L’Etat territorial au Maroc et en
France : quelles synergies entre les finances de l’État et les finances des collectivités territoriales ? » nous amène à revenir aux théories fondamentales ayant porté sur l’Etat moderne, notamment les relations entre le centre et la périphérie.
Il est vrai que la nature du centre moderne, comme l’explique Bertrand Badie1, est de confisquer à son profit le pouvoir politique. L’éparpillement est abandonné au profit de la centralité politique.
Emile Durkheim nous explique à la fin du 19ème siècle, que si la division du travail social suppose une spécialisation des rôles sociaux et économiques, aucune société ne peut se passer du centre, qui assure une rationalité de coordination entre les acteurs pour ne pas tomber dans l’anarchie.
Ce centre moderne en coopération avec sa périphérie a besoin de faire au niveau national la synthèse de la demande exprimée par les citoyens pour la traduire en politiques publiques qui touchent chaque individu.
En fait, le concept de centralité doit signifier le centre de citoyenneté visant à satisfaire les besoins des citoyens.
Il s’agit d’assurer une politique de proximité qui soit efficace, efficiente et bénéfique pour les citoyens, en faisant intervenir l’acteur le plus apte à répondre favorablement à leur demande, au meilleur coût.
Par conséquent, un partage et une répartition des compétences se sont notamment opérés entre l’Etat et les collectivités territoriales, avec une tendance universelle à renforcer la démocratie locale comme choix politique.
La raison du développement de l’intérêt pour la démocratie locale est