Reccueil de poésie
■ Les formes de poésie :
Sonnet : Se voir le plus possible...
Se voir le plus possible et s'aimer seulement, Sans ruse et sans détours, sans honte ni mensonge, Sans qu'un désir nous trompe, ou qu'un remords nous ronge, Vivre à deux et donner son coeur à tout moment ;Respecter sa pensée aussi loin qu'on y plonge, Faire de son amour un jour au lieu d'un songe, Et dans cette clarté respirer librement -Ainsi respirait Laure et chantait son amant.Vous dont chaque pas touche à la grâce suprême, Cest vous, la tête en fleurs, qu'on croirait sans souci, C'est vous qui me disiez qu'il faut aimer ainsi.Et c'est moi, vieil enfant du doute et du blasphème, Qui vous écoute, et pense, et vous réponds ceci : Oui, l'on vit autrement, mais c'est ainsi qu'on aime.
Alfred Musset .
Rondeau : Fut-il jamais douceur de coeur pareille
Fut-il jamais douceur de coeur pareilleÀ voir Manon dans mes bras sommeiller ?Son front coquet parfume l'oreiller ;Dans son beau sein j'entends son coeur qui veille.Un songe passe, et s'en vient l'égayer.Ainsi s'endort une fleur d'églantier,Dans son calice enfermant une abeille.Moi, je la berce ; un plus charmant métierFut-il jamais ?Mais le jour vient, et l'Aurore vermeilleEffeuille au vent son bouquet printanier.Le peigne en main et la perle à l'oreille,À son miroir Manon court m'oublier.Hélas ! l'amour sans lendemain ni veilleFut-il jamais ? Alfred Musset
Balade : Balades des pendus
Frères humains qui après nous vivezN'ayez les coeurs contre nous endurciz,Car, se pitié de nous pauvres avez,Dieu en aura plus tost de vous merciz.Vous nous voyez cy attachez cinq, sixQuant de la chair, que trop avons nourrie,Elle est pieça devoree et pourrie,Et nous les os, devenons cendre et pouldre.De nostre mal personne ne s'en rie :Mais priez Dieu que tous nous veuille absouldre!Se frères vous clamons, pas n'en devezAvoir desdain, quoy que fusmes occizPar justice. Toutesfois, vous