Reecriture
Cette croisière était un cadeau de mon mari pour nos dix ans de mariage. J’étais sortie, un matin ensoleillé, pour m’asseoir sur un banc et contempler le paysage. J’étais seule. Un homme plutôt charmant sorti d’un des capots d’escalier. Il me fixait depuis plusieurs minutes, pendant que je brodais un gilet pour ma fille. J’étais vêtue d’un beau et large chapeau de paille, avec des rubans rosés qui auraient pu s’envoler si je ne les avais pas brodé plusieurs fois, avec cette robe, cette robe de mousseline claire, tachetée par des pois de couleurs rouge, elle se répandait en de nombreux plis. Tout à coup, je vis l’homme, il me regardait toujours, il me dévisageait presque. Il scrutait chaque détail de mes vêtements, chaque détail de mon corps. Il faisait des petits tours, de droite et de gauche, pour que je ne remarque point qu’il me regardait. Après quelques tours, il vint se poster proche de mon ombrelle ; il faisait semblant de regarder les chaloupes, sur la rivière. Parfois, je me tournai vers lui ; il avait l’air abasourdi. En attendant que ma fille se réveille, je lui brodais un petit gilet, sous le regard de cet homme. Il avait l’air très curieux. Ma servante se présenta avec ma fille qui était en larmes. Elle n’était pas coiffée donc elle venait de se réveiller. Je la pris sur mes genoux, elle s’arrêta de pleurer en s’apercevant que j’étais en train de lui broder un gilet de couleur rose ; elle adorait le rose, c’était sa couleur préférée. Mon châle à bandes violettes appartenait à ma mère. Elle me l’avait donné pour mes dix ans. J’allais faire de même avec ma fille. Ce magnifique châle qui n’était point accroché, manqua de tomber à l’eau, mais l’homme qui me regardait sans arrêt, le rattrapa de justesse et me le rendit. Je lui dis : - Je vous remercie, Monsieur, c’est très gentil de votre part. Nos yeux se rencontrèrent pour la première fois. Mais, mon mari,