Reflexion sur l'avenir de l'agriculture
Le salon de l'agriculture est le seul point de rencontre entre le monde agricole et les urbains que nous sommes majoritairement. Il se résume malheureusement à une série de clichés (le cul des vaches, la dégustation de produits régionaux). On y amène les enfants comme on va au zoo, pour voir les animaux et les paysans. Ce n'est pas pour autant que l'on ressort mieux informé de la réalité du monde agricole. C'est le grand drame de ce secteur que de ne pas savoir vaincre les clichés et montrer ce qu'il est réellement.
Aujourd'hui, l'agriculteur n'est plus le paysan d'il y a 50 ans. C'est un chef d'entreprise, qui doit réaliser des investissements, remplir une foule de papiers, pour tenter de tirer un revenu de son activité. Il a fait des études (on ne s'installe pas agriculteur en dessous de bac+2), il aspire à une vie normale, avec des loisirs, une sécurité et une visibilité dans son travail. Le français moyen ne se rend absolument pas compte des contraintes qui pèsent sur les agriculteurs et notamment les éleveurs. Les investissements de départ peuvent être lourds, car le prix des terres est assez élevé, surtout dans les zones d'élevage. Il doit aussi investir considérablement, dans les bâtiments qui doivent être aux normes sanitaires et environnementales, dans l'alimentation des animaux. Les revenus qu'ils peuvent tirer de leur activité sont aléatoires, les prix agricoles étant cycliques. Régulièrement, des crises apparaissent, avec une chute des cours qui peuvent plonger en dessous du coût de revient. Comment fait-on dans ces cas-là pour rembourser les emprunts (le crédit agricole n'est