Reforme fiscale en algerie
INTERVIEW
PERRIGNON JudithTHENARD Jean-Michel
Les attentats font peser la suspicion sur les immigrés avec le risque que se développe encore davantage le racisme. Avez vous été sensible, dimanche, à l'hommage que Jacques Chirac a rendu à «la communauté musulmane»?
L'hommage du président de la République est bienvenu, mais il arrive bien tard dans un climat que les gouvernements de droite ont institué dans notre pays: les lois Pasqua, la réforme du code de la nationalité, Folembray, les contrôles au faciès auxquels s'ajoutent récemment le discours musclé sur les charters. Ces attentats sont ignobles pour les victimes qu'ils entraînent et le climat de peur qui en résulte. C'est la raison pour laquelle nous devons soutenir la police et la justice dans leur action. Mais ils sont aussi ignobles parce qu'ils risquent de montrer du doigt toute une communauté déjà intégrée et d'accroître le racisme. Quand le préfet de police de Lyon explique, quelques heures après l'attentat devant l'école juive de Villeurbanne, que ce n'est pas étonnant que cela ait lieu dans la région lyonnaise car beaucoup de jeunes de banlieues sont dans des réseaux islamistes, de quoi parle-t-il? Mesure-t-il les conséquences de tels propos. Quand des visages de Maghrébins, portraits-robots de soi-disant suspects contestés par une partie des enquêteurs, sont affichés partout en France, que cherche-t-on? Au moment où il faudrait faire preuve de cohésion nationale, on montre du doigt, on accuse, on fait le lit des extrémistes de droite comme sans doute des auteurs des attentats qui ne souhaitent pas l'intégration des populations arabes en France. Prenons garde. Ce climat délétère accroît le racisme, ce qui n'a pas été le cas pendant la guerre du Golfe où le climat politique était différent.
Vous pensez qu'il faut chercher la cause de ces attentats dans la politique algérienne de la France?