Commentaire :

Refus d’obéissance est un essai autobiographique de Jean Giono écrit en 1937 à l'aube d'un nouveau conflit mondial. Cette œuvre fait partie des écrits pacifistes de Jean Giono avant la Seconde Guerre mondiale tel que Précisions en 1938 ou Recherche de la pureté en 1939.
Dans Refus d’obéissance Jean Giono ne voit pas d’intérêt à un second conflit. Ainsi dans cet extrait, l'auteur nous ouvre les yeux sur ce qu'est réellement la guerre et les traumatismes indélébiles chez les soldats.

Le lecteur est plongé dans le guerre dès le début de l’extrait, cependant c'est dans le deuxième paragraphe que l'auteur nous la décrit réellement. En utilisant le pronom personnel « je » il nous indique qu'il a été un de ses soldats. Nous sommes donc en présence d'un témoignage réel. Il utilise des termes faisant référence au passé , « J'ai été » (l.9) pour nous ramener à l'époque des faits. Le langage n'est pas soutenu « des fois »(l.1) ,expression familière utilisée par le simple soldat qu'il était. Il ne cherche pas à embellir l'histoire. L'auteur se livre à nous, « j'ai peur », cela procure au lecteur un sentiment de vérité, de sincérité, cela rend le récit plus réel. Jean Giono cite des faits ainsi que des lieux. Il insiste sur la « 6ème compagnie » dont il faisait partie en la citant quatre fois, il augmente l'effet de vérité. Il cite tous les lieux où il a combattu et où des massacres ont eu lieux en insistant sur « cent fois »(l.14-18-19)qu'il associe sans cesse à d'autres termes renvoyant à la quantité : « on a ainsi rempli »(l.18) cela renforce l'idée d'horreur. Lui et son capitaine sont les deux seuls survivants (l.20) on en déduit les nombreuses pertes humaines. Le fait de ne citer aucun nom ou prénom, mis à part « M.V » les initiales de son capitaine, Jean Giono donne l'impression que la guerre fait perdre à l'homme toute son identité. L'homme est classé dans des « compagnies » ou « divisions » numéroté comme