Regime totalitaire
VIII. Genèse et affirmation des régimes totalitaires.
(chapitre 6, pp. 190-223)
Le XIXème siècle avait vu l’avènement et le développement des régimes libéraux à la suite des grandes révolutions anglaise, américaine et françaises surtout. Les régimes monarchiques traditionnels, à la légitimité sacralisée et aux sociétés figées des ordres, avaient été remplacés par de régimes fondés sur la liberté politique et l’égalité des droits. Les inégalités réelles entre les différentes classes sociales faisaient que seules les classes possédantes pouvaient jouir de ces droits alors que la notion de démocratie faisait du peuple dans son ensemble le dépositaire de la souveraineté.
Le XXème siècle est celui de l’irruption des masses dans ce jeu politique bien réglé entre les élites. Les démocraties parlementaires bourgeoises, au premier chef la France et la Grande-Bretagne, sont bousculées par cette irruption et doivent trouver des parades pour y survivre. Mais cette irruption se fera aussi dans la violence de nouvelles révolutions (1917 en Russie) et de coups d’Etat (1922 en Italie, 1933 en Allemagne).
D’un côté de nouveaux régimes assurent la participation des masses par l’application des théories révolutionnaires communistes qui confisquent violemment le pouvoir aux élites traditionnelles, éliminées souvent physiquement, et le confient à la classe prolétarienne sous forme de dictature d’un parti unique ; de l’autre, sont créés de nouveaux régimes ultranationalistes, c’est-à-dire que les masses participent au pouvoir au nom de leur identité nationale exclusive des autres origines, toutes classes confondues, sous forme de dictature d’un parti unique.
Donc, sur des fondements radicalement différents (voir texte 2 et 3 pp. 172-3), ces deux types de régimes vont refuser les formes traditionnelles du pouvoir démocratique au nom même de leur peuple, établir par la violence leurs pouvoirs dictatoriaux et chercher à encadrer