Relation parents-enfants dans le film "babel"
En ce qui concerne la relation parents-enfants dans la partie du film « Babel » située au Maroc, on remarque tout d'abord l'absence de manifestation d'affection entre le père et ses deux fils, entre le père et sa fille ou même de la mère avec ses fils, voire aussi avec sa fille. En effet, jamais ils ne s'embrassent ni ne se prennent dans les bras, jamais ils ne s'adressent la parole si ce n'est pour transmettre une information ou un ordre : « dis à ta mère qu'on mange », « la police est venue; ils te cherchent ». La transmission du savoir a du mal à s'établir : lorsque l'ainé des fils manque la cible avec le fusil que celui-là vient d'acheter, on voit à l'écran l'exaspération du père mais ce dernier ne tente pas de lui apprendre les gestes qui pourraient lui permettre de progresser. Par ailleurs, le seul contact physique se fait dans la violence quand le père donne une gifle à sa fille ou assassine le cadet du regard. Il faut que le drame arrive pour que l'adulte ait une attitude protectrice dont on pourrait penser cependant qu'elle arrive un peu tard et qu'il eût été préférable de les épargner du pire en ne laissant pas à leur disposition une arme dont il avait constaté qu'ils étaient bien incapables de faire bon usage. Il faut que le plus âgé meure pour que le père réalise enfin et qu'il manifeste une quelconque émotion : d'abord stupéfait, il se rend à la terrible évidence et verse des larmes sur la dépouille de son enfant qu'il serre contre lui.
Mais il serait erroné de faire de ce cas particulier une généralité marocaine ! Dans le cas que nous venons d'étudier, il s'agit d'une famille de paysans montagnards assez pauvres et cette pudeur de sentiments existe souvent dans un tel milieu et quel que soit le pays. A cet égard, et même si la scène est brève -celle où l'on voit le guide avec son client et sa fille- elle montre bien que suivant le milieu socioculturel, l'attitude du père envers son enfant est différente : le