Relations syro-libanaises
Fiche Technique : Les relations syro-libanaises depuis 1989
« Le Liban reste un territoire géographiquement, culturellement, politiquement et anthropologiquement lié à la Syrie », Georges Corm, 2003, ancien ministre des Finances de la République Libanaise
Le Liban et la Syrie sont deux Etats ayant des liens étroits : ils partagent en effet plus de 359 kilomètres de frontières communes si bien que la Syrie a toujours considéré le Liban comme un prolongement naturel de son territoire, devant rejoindre à terme la Grande Syrie. Les relations syro-libanaises sont donc bien plus complexes et profondes que celles habituellement entretenues par deux pays frontaliers, du fait de leur dimension historique, mais aussi de leur actualité.
De l'indépendance du Liban (1945) aux accords de Taëf (1989) et au départ de l’armée syrienne (avril 2005), la Syrie s’est efforcée d’influencer la politique de son voisin, «le pays des Cèdes» . Si la guerre civile libanaise (1978 à 1990) lui a donné l’occasion de contrôler directement le pays, même aujourd’hui, alors que le Liban souhaite s’émanciper de la tutelle syrienne, sa situation géographique le rend toujours vulnérable à l’égard de Damas. Les relations syro-libanaises depuis 1989 : de la tutelle à l'émancipation, peut-on vraiment parler de coopération aujourd'hui ?
I- 1989-2005 : Une relation syro-libanaise tutélaire
Alors qu'elle annonce le retrait de l'ingérence israélienne et la domestication de la présence israélienne, la fin de la guerre civile au Liban (1975-1989) permet l'hégémonie syrienne dans le pays. Durant les hostilités, la Syrie avait sérieusement évincé le Tsahal d'une partie du pays. La fin de la guerre est marqué par le rôle modérateur confié à la Syrie par les accords de Taëf et la chute du général Aoun qui refuse cette mainmise. La Syrie a toujours considéré le Liban comme un prolongement naturel de son territoire, devant rejoindre à terme la Grande Syrie. Le jeu syrien