Religieux et langues indigènes: le cas du nahuatl
En découvrant les terres sud-américaines, les conquistadores espagnols découvrent plus que des nouveaux territoires, mais aussi de nouveaux peuples, des cultures, des coutumes, des religions et aussi des langues inconnues. En effet, plusieurs civilisations étaient déjà établies et chacune s'était constitué une culture propre à elle-même. Il existe un nombre incroyable de famille de langues et de langues différentes en Amérique Centrale et en Amérique du Sud. De nombreuses langues se ramifient encore en plusieurs dialectes. À l'aube des colonisations les langues les plus parlées étaient les nahuatl, parlée par les Aztèques ainsi que les différents dialectes mayas présents dans les régions du Yucatán et du Chipas ainsi que dans le Guatemala. Les religieux ont joué un rôle prépondérant dans la propagation de la langue espagnole, mais aussi dans une certaine préservation des langues. Dans ce texte, nous nous attarderons principalement sur le cas du nahuatl parlé au Mexique.
L'imposition de la langue espagnole aux différents peuples a été une des entreprises centrales au sein du processus de colonisation. La Couronne espagnole poursuivait en effet trois buts: la conquête du territoire, l'évangélisation et l'expansion de la culture et de la langue espagnoles. Mais en fait, la langue était le point central de ces objectifs. De plus, Antonio de Nebrija venait de terminer la première grammaire espagnole et qui devenait ainsi un outil indispensable pour les espagnols. C'est ainsi que dès le début de la conquête, en 1503, dans les instructions du Gouverneur en Inde il était mentionné que :« nous ordonnons au Gouverneur qu’il […] fasse faire dans chaque […] village, à côté des […] églises, une maison dans laquelle, deux fois par jour, le prêtre enseigne à tous les enfants de chaque village la lecture, l’écriture, le signe de la croix [...] » . L'imposition d'une langue était indispensable à la mission d'évangélisation