Représentation du plaisir dans le barbier de séville
En 1775, lors des premières représentations du « Barbier de Séville », cette pièce connaît très vite un succès triomphal. En effet, Beaumarchais étonne par son originalité, son esprit et sa gaieté, au point d’être surnommé « le fils de Molière ». Le caractère intrigant de ce dramaturge, est mis en parallèle par Jean-Pierre de Beaumarchais avec l’ambivalence de la notion de plaisir à cette époque. Il énonce ainsi qu’ « au XVIIIème siècle, le plaisir est à la fois une valeur et un crime », et que « cette ambigüité explique sans doute le caractère composite de la production dramatique de Beaumarchais ». Cette citation justifie donc la diversité et la complexité de l’œuvre de Beaumarchais, par l’équivoque du concept de plaisir. En ce sens, il s’agit de comprendre que le plaisir est, dans les pièces du dramaturge, vu sous diverses facettes. Toutefois, le fait que le plaisir puisse être « à la fois une valeur et un crime », s’explique par son instabilité définitionnelle. En effet, il correspond à une « satisfaction physique ou moral », ce qui met en lumière un paradoxe. De fait, la satisfaction physique semble davantage s’apparenter au crime, alors que la satisfaction morale relève plus d’un idéal noble. De surcroit, à ces deux catégories s’ajoute le plaisir esthétique, qui peut être rattaché à la satisfaction morale. D’autre part, le plaisir a été considéré différemment selon les époques et les philosophies. Ainsi, cette notion semble se diviser en plusieurs catégories, condamnables ou non au cours des siècles. Par conséquent, notre but sera de déterminer quelles différentes représentations et conceptions du plaisir apparaissent dans « Le Barbier de Séville ». Pour cela, nous verrons que le plaisir est parfois condamné, alors qu’il est d’autre fois vu comme une nécessité justifiée. Enfin, nous nous intéresserons au plaisir théâtral, essentiel dans cette pièce.
I)Le plaisir comme crime.
1) Le plaisir égoïste du pouvoir et de la domination.
*Bartholo