Respire - anne sophie brasme
Au contraire des romans de François Mauriac ou Stefan Zweig « Respire » ne raconte pas le désir qu’un homme aperçoit pour une femme, mais le désir d’une jeune fille d’une amitié qui devient une obsession. Brasme a écrit ce livre d’une perspective subjective du personnage principal, Charlène, 19 ans, qui est en prison depuis deux ans. Charlène raconte les évènements rétrospectivement qui ont conduit au fait inévitable. Pour Charlène l’écriture était depuis l'enfance une protection contre la réalité souvent cruelle, c’était comme un refoulement de la réalité. Dans la prison Charlène commence à écrire son histoire, non pas parce qu'elle regrette, mais pour assimiler. (« J’aurais sûrement dû me sentir inhumaine, Je l’étais indéniablement, mais moins pour avoir commis un crime que pour ne pas regretter mon acte. » p. 17). Elle s'ouvre entièrement, comme dans un journal intime, et le lecteur est un témoin de ses pensées les plus intimes.
Charlène a seize ans quand elle détruit avec un seul acte deux vies: celle de Sarah et la sienne. Et tout a si bien commencé. A treize ans Charlène est une adolescente isolée qui n’a jamais eu beaucoup d’amis. (« Je ne comprenais pas le monde. Il m’apparaissait sous une étrange dimension ; je n’existais pas, il me semblait que tout ce que je pouvais voir et toucher, entendre et sentir, était sans consistance. Je vivais dans un univers de silence et de questions, d’abstraction, de jeux et de cris, de rires et de pleurs, d’éclats de joies et de lumières, mais je ne contrôlais rien. » p. 22). Auparavant la meilleure amie de Charlène était Vanessa. Elle était très importante dans la vie de Charlène, elles ont partagé tout, elles ont ri et pleuré ensemble. (« Elle était ma sécurité, mon bien, ma lumière. […] Et peut-être est-ce l’unique personne qui, depuis, est restée toujours auprès de moi. » p. 28). Après que Vanessa a dû partir Charlène reste seule sans amis.
Charlène vient d’une couche sociale aisée dont