Responsabilité de la responsabilité des colons britaniques et négationnisme colonial français : entre évolution et stagnation en droits de l'homme
La question des droits de l'Homme a connu une évolution considérable au fil des siècles et s'instaure plus permanente et universelle que jamais. La pléthore d’instruments juridiques nationaux, régionaux et internationaux y relatifs permettent, à suffisance, de prendre la mesure de cette évolution, de cette permanence et de cette universalisation. Il appert de fait que, les droits humains apparaissent davantage aujourd'hui, à la fois comme condition sine qua non d'accomplissement des États - parce que constituant le noyau de leur politique publique tout en déterminant leur statut démocratique- et comme un enjeu déterminant des relations internationales par le biais des accords de coopération dans lesquels ils sont de plus en plus intégrés. Dans cet effort universel de mise en œuvre des droits de l'Homme, il faut lire, du moins en amont, le souci d'une communauté internationale d'éviter que les atteintes historiques gravissimes portées aux droits de l'Homme trouvent à se réitérer. Au titre desdites atteintes, figure à juste titre, la colonisation, qui gagne notre attention. Sur le plan définitoire, la colonisation peut s'entendre du « rapport de force qui oppose plusieurs acteurs. Le peuple dominateur, qui vient opposer sa loi et sa culture dans une contrée où il est étranger. Le peuple dominé, qui, s'il n'est pas exterminé, résiste jusqu'à la soumission dans l'ombre de laquelle ses traditions se cachent et survivent en partie »1. Parce que le lot de la colonisation a bel et bien été les génocides, les déportations et la torture, outre d'autres violations des droits humains, il convient d’y voir un crime contre l’humanité2, n'en déplaise aux tenants du négationnisme colonial tel que Bernard Lugan, pour qui « la colonisation fut une chance historique pour l'Afrique noire qui n'a toujours pas su la saisir »3. Pour