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Le point de départ de l’essai est une lettre reçue par Freud, en réaction à un précédent essai, intitulé L'Avenir d'une illusion, sur le thème de la religion. On lui fait remarquer que son analyse est pertinente, mais qu'elle ne prend pas en compte la véritable source de la religion – qui serait le sentiment d'éternité, appelé aussi sentiment « océanique » (image la plus concrète de ce qui n'a pas de bornes). Selon l'auteur de la lettre, ce sentiment, dès lors qu'il est ressenti, fait de celui qui en est le sujet un religieux, même si par ailleurs il s'affirme athée. Freud rétorque qu'il n'a jamais expérimenté ce sentiment, mais qu'il n'en nie pas l'existence. Il précise toutefois que d'après lui, ce n'est pas un sentiment d'éternité, mais d'appartenance au monde. Il propose ensuite d'étudier si réellement ce sentiment est la condition sine qua non du religieux. Pour ce faire, il tâche de décomposer l’installation de ce sentiment d'appartenance au monde. Il résume ainsi le processus : « à l'origine le moi contient tout, ultérieurement il sépare de lui un monde extérieur ». Pour justifier cela, il explique que le nourrisson perçoit d'abord le monde et soi-même comme un, mais qu'à force de sentir que certaines sources de plaisir sont séparables de lui, il en déduit la distinction entre un moi et un dehors. Cependant, la perception première d'unité entre le moi et le monde, qui concorde avec l'idée de sentiment océanique, n'est réellement vécue que par le nourrisson. Freud se demande alors s'il est possible qu'un tel sentiment subsiste chez les adultes. Il postule, à travers l'exemple de l'édification de Rome par strates historiques distinctes mais toujours visibles, que tout ce qui a été ressenti par un individu est conservé d'une manière ou d'une autre en lui. C'est là même une des idées fondatrices de la psychanalyse. Autrement dit : il est possible que le sentiment océanique persiste chez l'adulte. Mais peut-on dire que ce sentiment est cause