Retour sur la condition ouvrière
Stéphane Beaud
Michel Pialoux
Edition
Colletion Fait et cause
480p.
Faut-il des quotas d'ouvrier dans les séries télé ? Alors qu'ils représentent plus de 10% de la population française, les ouvriers ne représentent que 1% des personnages de série télévisuelle. Pourquoi cette disproportion ? La question posée par un article paru sur le site d'information Rue 89 en mars fait écho à un questionnement plus large sur la disparition médiatique du groupe ouvrier. C'est aussi en partie le thème de Retour sur la Condition ouvrière de Mihel Pialoux et de Stéphane Beaud. Cet ouvrage paru en 1999, est le fruit de plusieurs années de recherche de la part des deux auteurs. Il part d'un constat: la classe ouvrière a disparu de l'espace médiatique et intelletuel, il est devenu invisible alors qu'il représente plus d'un cinquième de la population active. Alors qu'elle était omniprésente jusque dans les années 1980, en tant que référence obligée de la part des intelletuels, des partis politiques, des syndicats, la classe ouvrière semble avoir disparu du débatg, être occulté : le mot même d'ouvrier semble être banni du langage, d'autres appellations prenant sa place dans le langage de l'usine, comme « opérateur », nouvelle appellation des ouvriers qualifiés, dont la connotation neutre est délestée de tout l'héritage des luttes ouvrière. Mais l'espace de representation médiatique ayant horreur du vide, sa place a été prise par les immigrés, les exclus. Le déficit de représentation médiatique dont souffre aujourd'hui le groupe des ouvriers est bien illustré par l'expérience menée auprès d'un groupe d'étudiant en sociologie auxquels les auteurs ont demandé d'estimer le nombre d'ouvrier parmis la population active. La sous-estimation systématique est très frappante, alors qu'il reste 6,5 millions d'ouvriers en France, leurs réponses ne dépasse jamais les 3 millions. Premier groupe
L'originalité de cette