Les Fleurs du mal est un recueil de poèmes, réalisé par Charles Baudelaire, et qui regroupe la majeur partie de ses poèmes depuis 1840. Il a été éditer pour la première fois le 25 juin 1857, puis une seconde fois, 4 ans plus tard, en 1861. 6 poèmes seront censurés pour « outrage à la morale publique », selon les propos du procureur Ernest Pinard, ce qui obligera donc Baudelaire à la réédition de son recueil. Le poème que nous allons étudier se nomme « Réversibilité », qui ici signifie en terme de théologie : « les mérites des saints attribués pour diminuer les peines et augmenter les récompenses ». Il fait parti de la section « Spleen et idéal », et est dédier à Appoline Sabatier, l'une des 3 femmes qui inspira Baudelaire pour la rédaction de ses poèmes. Il est composé de 25 alexandrins, disposés en rimes embrassées. Mais Baudelaire se battait toujours contre l'ennuie, le « Spleen », d'où la question que nous pouvons nous poser, comment le poète tente-t-il de conjurer le spleen ? Tout d'abord nous étudierons les représentations du spleen dans ce poème, puis par quel moyen Baudelaire essayera de le conjurer.
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse,
La honte, les remords, les sanglots, les ennuis,
Et les vagues terreurs de ces affreuses nuits
Qui compriment le coeur comme un papier qu'on froisse?
Ange plein de gaieté, connaissez-vous l'angoisse?
Ange plein de bonté, connaissez-vous la haine,
Les poings crispés dans l'ombre et les larmes de fiel,
Quand la Vengeance bat son infernal rappel,
Et de nos facultés se fait le capitaine?
Ange plein de bonté connaissez-vous la haine?
Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres,
Qui, le long des grands murs de l'hospice blafard,
Comme des exilés, s'en vont d'un pied traînard,
Cherchant le soleil rare et remuant les lèvres?
Ange plein de santé, connaissez-vous les Fièvres?
Ange plein de beauté, connaissez-vous les rides,
Et la peur de vieillir, et ce hideux tourment
De lire la secrète