Rien
Mais il faut rappeler que, dans le temps de l’action, Don Juan a déjà vécu l’expérience du Jeune Homme depuis quelques mois.
1re étape (jusqu’à « On ne peut mieux ») : À la recherche de soi. Les deux personnages échangent des propos amicaux sur la manière dont ils s’envisagent eux-mêmes. Ils font leur autoportrait intérieur : l’un cherche à se connaître, l’autre croit se connaître. L’un descend dans « l’obscur et dans l’impénétrable » de son âme (son moi), l’autre ne se pose pas de question sur les « mystères de l’humanité ». La formule de Don Juan sur « le sommeil
» et la « veille » suggère l’obsession du personnage.
2e étape (jusqu’à « Chacun de son côté ») : Les plaintes de Don Juan.
La complaisance de Sganarelle est contraire au rôle qu’il se donne. Une conscience authentique permettrait à Don Juan de voir plus clair en lui.
3e étape (jusqu’à la fin de la scène) : « Don Juan n’est plus Don Juan ».
Discussion autour d’un changement plus que surprenant. Sganarelle a mené son enquête !
10
Tout cela n’empêche pas Sganarelle d’être pragmatique (confiance en lui, rationalisme pratique). Chez lui, raison et déraison se côtoient, mais ce représentant du commun des mortels n’essaie pourtant pas, comme Don Juan, d’éclaircir ses « replis ». Sa fonction dramaturgique
(comme chez Molière) est de « raisonner » avec son maître (sur l’âme, la conscience), de mimer le mystère qui l’entoure, de pressentir un drame qui se prépare.