Rimbaud- une saison en enfer deux poèmes
JADIS… (Premier poème du recueil) et NUIT DE L’ENFER.
Une saison en enfer est la seule œuvre que son créateur : Arthur Rimbaud a fait publier lui-même, en 1873. Ce recueil de poèmes en prose expose, sans doute, la période la plus souffrante que le poète voyant eut à vivre : c’est le résultat de sa relation passionnelle déchirée avec Paul Verlaine : l’époux infernal, le résultat de sa vie de déchéance, de vagabondage, d’ivrognerie : du dérèglement de tous les sens.
Ces textes, ce sont des glapissements de Beauté, des hurlements enflammés, des folies schizophréniques. Ce sont des flots frénétiques d’afflictions, les visions d’une âme damnée, d’infernales désillusions. Ce sont des espoirs empoisonnés, des amours déchues, des orgueilleuses violences et des larmes d’orgueil. Enfin, ce sont des regrets amers, des songes incendiés et des autocritiques poétiques.
Dans cette œuvre, l’expression capitale est: un soir, j’ai assis la Beauté sur mes genoux, et je l’ai trouvé amer, et je l’ai injurié. En effet, c’est par ce refoulement de la Beauté que s’ensuivra tous ces textes, et toute la violence et toutes les souffrances exposées. Rimbaud semble presque devenu un apôtre de l’enfer : il s’est fait lui-même souffrance en avalant une fameuse gorgée de poison.
En quoi Rimbaud a repoussé la Beauté conventionnelle (et tout ce qu’elle implique : amour, plaisir, espoir (1)…) et pénétré, par le dérèglement de tous les sens, dans un enfer de regret, de violence, de souffrance pour atteindre une nouvelle Beauté?
(1) Cette énumération ne prend en considération que les deux textes étudiés (Jadis…, nuit d’enfer) car, en effet, d’autres poèmes du même recueil laissent entrevoir une lueur d’espoir.
I-UN IDEAL ANEANTI OU REFOULE MENANT A LA VIOLENCE:
1) Un paradis ancien détruis ou regretté:
Déjà, le prologue (premier poème d’une saison en enfer) s’ouvre sur un passé où la Beauté était encore présente :
Ma vie était