rino dernier acte
Les habitants d'une petite ville envahie peu à peu par une foule de rhinocéros ont été d'abord étonnés par l'incongruité du phénomène. Puis, par mimétisme, par lâcheté, ils sont tous devenus des rhinocéros, y compris les contestataires, les intellectuels, et la petite amie de Bérenger. Celui-ci, apparemment le moins armé au début de la pièce, faible, alcoolique, sensible, se retrouve seul face à un miroir, et face à des têtes de rhinocéros devenues très belles. Dans ce monologue final, Bérenger s'interroge. Ce monologue occupe donc la place dévolue au dénouement et prend l'expression de la parole solitaire, la prise de parole du « dernier homme » en quête de valeurs humaines et marque l'accession du personnage au statut de héros.
Le monologue suit une progression qui rend compte du débat intérieur de Bérenger face à la rhinocérite : le texte oscille entre la résistance et la tentation, après une première séquence qui consacre l'isolement de Bérenger.
Plan de la lecture méthodique :
I. La parole en question
II. La quête des valeurs
III. Etre original, est-ce être un héros ?
I. La parole en question
1. L'expérience de la parole solitaire
Dans ce monologue, Bérenger se définit comme un être seul.
· Par rapport au départ de Daisy : ne me laisse pas tout seul l.6, je suis tout à fait seul maintenant l.11 (effet de gradation)
· Par rapport à la langue : il est seul à parler français : je suis le seul à le parler l.33. Cette solitude est marquée par le jeu des pronoms : je/eux et par le double jeu de scène qui consiste à verrouiller la porte et à fermer les fenêtres. L'espace solitaire est protecteur. Mais finalement, c'est une solitude revendiquée : je suis le dernier homme.
2. L'impossibilité de communiquer
· avec Daisy : on ne s'entendait plus l.8. Ici, l'incapacité à communiquer est envisagée sur un plan relationnel domestique (la référence comique au ménage),