Risque des jeux-vidéos
SERGE TISSERON. Les ados ont toujours eu des rituels initiatiques, les jeux vidéo fonctionnent comme un nouveau rituel. Même s’ils jouent presque tous, il faut savoir qu’à l’âge adulte, ils en sortent quasiment tous. Mais il est vrai que c’est la première fois dans l’histoire de l’humanité que les parents voient jouer leurs enfants à des jeux qu’ils ne connaissent pas. Ces jeux sont aussi de plus en plus réalistes et cela les inquiète, comme si ces jeunes ne pouvaient pas faire la différence. Le joueur sait très bien qu’il manipule des personnages !
Peut-on pourtant parler d’addiction concernant le comportement de certains jeunes joueurs ?
ÉLISABETH ROSSÉ. Nous sommes plus dans la situation d’abus que de l’addiction pure. On a une minorité de situations d’addiction et une majorité de situations d’abus. Pour un parent, vu de l’extérieur, abus ou addiction, il y a de toute manière un problème. Mais, pour l’instant, on n’a pas assez de recul pour se rendre compte de ça. Un peu comme le cannabis dans les années 1970 ! Est-ce que c’est seulement un objet culturel saisi par les adolescents pour répondre à un certain nombre de leurs tensions, pour prendre du plaisir ou autre chose ?