LA probabilité de défaut des entreprises marocaines se situe toujours à un niveau « convenable ». C’est le principal constat qui ressort de la dernière cartographie du risque-pays de la Compagnie française de commerce extérieur (Coface) présentée lors de son colloque annuel le 16 janvier à Paris. Cette institution analyse régulièrement la solidité des entreprises et le risque de crédit par pays. A4, une note inchangée depuis 2009 pour le Maroc et ce, en dépit d’un contexte régional très précaire. Soit le même rang que l’Espagne ou l’Italie. L’explication pour la Coface est surtout à chercher dans la stabilité qui a caractérisé la transition politique répondant au mouvement d’insatisfaction politique et sociale. La réforme constitutionnelle de juillet 2011 y est forcément pour quelque chose malgré les quelques craintes encore formulées par l’assureur-crédit sur son effectivité. «Beaucoup dépendra de la mise en œuvre de cette Constitution, mais aussi, des progrès vers une plus grande justice sociale, par le biais d’une réduction de la pauvreté, des inégalités et du chômage», précise la Coface dans son rapport. Sur le plan économique, la croissance a été soutenue en 2011, grâce à une bonne récolte céréalière et une légère progression des recettes touristiques (voit aussi page 12). Les effets directs et indirects sur l’économie des soulèvements dans divers pays arabes pour sa part ont été limités.
La Coface est en revanche inquiétée par la situation des Finances publiques. Elle estime que les rallonges budgétaires destinées à atténuer les tensions sociales risquent d’entraîner un creusement du déficit budgétaire et une hausse de la dette publique. En Algérie, le risque pays se situe au même niveau qu’au Maroc. Par contre, l’environnement des affaires y est moins favorable : il est noté B sous surveillance négative, soit un cran en-dessous du Maroc (A4).
Dans les autres pays de la région, le moins que l’on puisse dire est que les révolutions n’ont pas été