Robbe-grillet, le prologue
p.11 « Dans la pénombre » - p. 18 « la vie d’un homme ! »
Alain Robbe-Grillet est considéré comme le père fondateur et le chef de la file du Nouveau Roman. C’est son roman La Jalousie qui a repris le premier cette appellation à son compte dans un article du critique Emile Henriot parut en 1975 dans Le monde. Pourtant Les Gommes, un roman publié quatre ans plus tôt que La Jalousie, en 1953 (par Les Editions de Minuit) contient déjà les caractéristiques essentielles de ce mouvement et on le considère parfois comme le premier Nouveau roman.
L’extrait que je vais étudier est une première partie du prologue. Elle commence par la description du narrateur du lieu d’action, du personnage « présent en scène », et quelques indices sur le déroulement des événements.
Deuxième mouvement est présenté par les réflexions du patron sur les faits quotidiennes qui son interrompues par l’arrivée d’un inconnu cherchant Wallas.
Ayant resté seul, le patron, envahit par l’idée de Pauline, se plonge dans les réflexions sur l’Etre.
Et enfin, le dernier mouvement est présenté par la conversation avec Antoine et visiteur du café.
Dans ce commentaire je vais essayer de montre comment en remplissant tous les tâches du prologue l’auteur arrive en même temps de manifester dès le début de l’œuvre une nouvelle vision du roman et introduire le thème de mythe d’Œdipe.
I L’incertitude permanent et l’heure précise
A. Les repères spatio-temporels et l’impotence de temps
Traditionnellement au début de livre l’auteur fournit à son lecteur les informations qui permettent de situer l'époque et le lieu de l'action, les personnages et leurs relations. Ainsi le roman « Les Gommes » s’ouvre sur la scène dans un café au début de l’hiver, à six heures du matin. Un peu plus tard on apprend qu’ « aujourd’hui c’est mardi ». Au début du prologue on a forte présence d’isotopie de temps: « chaque seconde », « c’était hier », « il est l’heure », « tout