Roger chomeaux
Artiste au mode de vie marginal qui se donna pleinement à l'art du recyclage en explorant les objets et matières mis au rebut.
De son vrai nom, Roger Chomeaux, Chomo est un homme légendaire. Bien loin des mondanités parisiennes, il vécut et abrita ses œuvres dans des bâtiments faits de ses propres mains. Ses habitats, faits de bric-à-brac l'ont réduit à tort à un « bâtisseur » de rêve. Pour ma part cette façon de vivre le rend simplement fascinant.
Chomo veut en effet conserver sa liberté d'homme et d'artiste en fuyant les galeries d’arts, les musées et autres circuits conventionnels de l'Art, vivant seul, inconfortablement, pauvrement mais à sa guise dans son « royaume ». Il construit des bâtiments faits de bois, de plâtre, de bouteilles en verre colorées faisant office de fenêtres, refusant d'entretenir terrains et arbres et multipliant les panneaux autorisant l'accès aux rêves mais pas au conformisme. Ses constructions, qu'il s'agisse de son Village d'Art Préludien, de son Sanctuaire de Bois brûlés ou de son Église des Pauvres, sont autant d'œuvres d'art que celles qu'elles abritent. Châssis colorés et colombages de bois ont été disposés en parfaite harmonie, parce que Chomo sait exploiter les matériaux qui sont jetés par les autres.
L'ermite de la forêt
Malgré cette folie artistique, Chomo détient une solide formation en art qu’il a obtenu à l'école des Beaux-Arts de Valenciennes, puis à celle de Paris. On peut donc dire que les choix de sa vie n’ont pas été influencés par une mauvaise éducation. En s’éloignant des structures de formation académique classique, il s'aventurait sur les sentiers infinis de l'imaginaire. « J'ai mis quarante ans, aime-t-il dire, à me décrotter des académies, et à comprendre que l'art, ce n'est pas la figuration de ce qui est, mais de ce qui pourrait être. L'art, c'est concrétiser du rêve. ».
En 2010, une exposition fut accessible au publique. Une opportunité exceptionnelle à la Halle