roi lear
TANIT
Théâtre
William Shakespeare
TANIT
Théâtre
TANIT
Théâtre
LE ROI LEAR
Notes d’intention
Le projet de la compagnie, commencé avec « La résistible ascension d’Arturo Ui » qui posait la question de l’aveuglement des masses légitimant la folie du pouvoir, et ses conséquences « Berlin ton danseur est la mort », « Liquidation », « Opus Incertum 1 », « Le chant du DireDire », s’est prolongé avec quatre textes passés à quatre auteurs autour du thème « Itinérances : pertes et abandons des territoires ». Alors naturellement l’œuvre hors du temps de Shakespeare résonne comme une non-réponse ou un constat d’échec à toute tentative de réconciliation de notre propre dualité. C’est le monde/démon et l’acteur est au milieu.
A chacun d’interroger la part d’ombre qui colle à ses souliers. Les personnages de Lear sont des postures ou des impostures, c’est selon.
Des effigies du monde dans son doute et ses contradictions. La question du territoire, qu’il soit géopolitique, social ou de l’intime, est au centre : elle implique les notions essentielles d’extérieur, d’intérieur, de l’exil donc.
De sa place dans le monde, de l’identité donc. Chacun porte sa part de responsabilité dans la vie mise en œuvre, et le choc des contraires impliquant le chaos , nous force à reconnaître, et c’est là tout le génie de
Shakespeare, qu’il y a coexistence entre eux, qu’ils sont consubstantiels au théâtre et indissociables de sa nature. A la nudité originelle du nouveau-né se mêle l’abandon du vieillard. La grande machinerie humaine au sang pur et vicié de Shakespeare ne peut être qu’une pièce/piège pour acteurs, en expérimentation, en doutes, en essais de coller ou recoller les morceaux épars des déchirements successifs.
Lear est sans doute la tragédie de Shakespeare la plus noire et la plus désespérée, mais c’est aussi la plus humaine. Les passions ne sont pas exacerbées mais au contraire terriblement banales, empreintes de petitesse et de