Romantisme
Le romantisme s'esquisse par la revendication des poètes du « je » et du « moi », qui veulent faire connaître leurs expériences personnelles et faire cesser cet aspect fictif attribué aux poèmes et aux romans. Le romantisme se caractérise par une volonté d'explorer toutes les possibilités de l'art afin d'exprimer les extases et les tourments du cœur et de l'âme : il est ainsi une réaction du sentiment contre la raison, exaltant le mystère et le fantastique et cherchant l'évasion et le ravissement dans le rêve, le morbide et le sublime, l'exotisme et le passé. Idéal ou cauchemar d'une sensibilité passionnée et mélancolique, ses valeurs esthétiques et morales, ses idées et thématiques nouvelles ne tardèrent pas à influencer d'autres domaines, en particulier la peinture et la musique. Le romantisme peut être présent dans les romans du XIXe siècle comme chez Hugo, Chateaubriand, Stendhal, et chez les Allemands également au XVIIIe siècle comme Eichendorff, Goethe, Hoffmann…
Définition
1. Les précurseurs
Quelques écrivains de la fin du XVIIIe siècle, William Blake, Jean-Jacques Rousseau et les écrivains allemands du Sturm und Drang, parmi lesquels le Goethe des Souffrances du jeune Werther (1774) et le Schiller des Brigands (1781) sont considérés comme des précurseurs du Romantisme, des « préromantiques », pour reprendre un terme inventé par la critique au début du XXe siècle. Il y a déjà, en effet, dans les œuvres de Rousseau comme dans celles de Senancour, les premières expressions d'un des aspects les plus importants du romantisme : le sentiment de la nature, exprimé comme une extase