Commentaire de l'extrait n°3 du Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes

Introduction :
Le Discours sur l'origine et les fondements de l'inégalité parmi les hommes est un essai philosophique de Jean-Jacques Rousseau parue en 1755. Si nous devions le résumer en peu de mots ce serait que Rousseau fait une apologie de l'homme sauvage et une critique sans concession de l'homme civilisé. L'oeuvre se compose de deux parties cependant nous allons nous interesser à la première. Dans cette première partie, Rousseau décrit l'homme primitif dans l'état de nature, antérieur à l'institution de la société. Le problème est que cet homme se rapproche considérablement de l'animal. Il marque cependant le fait que l'homme est un agent libre par rapport à l'animal et c'est cette différence qui peut créer une tension entre ces deux objectifs.

L'Homme est il bon ou méchant par nature ? Jean-Jacques Rousseau passe-t-il pour être le théoricien de la bonté naturelle de l'homme ?
Dans le passage que nous allons étudier, Rousseau en premier lieu s'oppose à la thèse Hobesienne surtout concernant l'amour propre et l'amour de soi puis il articule sa thèse en montrant que l'homme naturel est animé d'une vertu universelle : la pitié et enfin il l'illustre à l'aide d'exemples.

Dans un premier temps, on comprend dès la première ligne du passage que Rousseau s'ancre dans une critique déjà constituée de la théorie hobbesienne. En effet, Dans le De cive comme dans le Léviathan, Hobbes avait affirmé qu'à l'état de nature l'homme aurait été un loup pour l'homme, qu'il serait mauvais en raison de son ignorance, en cet état, de la vertu. Nous nous souviendrons simplement ici que Rousseau doit faire admettre l'absence de méchanceté naturelle de l'homme contre l'idée, répandue par Hobbes, selon laquelle les hommes présenteraient une attitude naturelle qui serait belliqueuse.
Rousseau parle de " l'amour propre " qui n'est pas à confondre avec l'amour de soi. Ce