Rousseau, lettre à dalembert
Votre lecture de l’œuvre de Rousseau inscrite au programme vous semble-t-elle éclairée par cette affirmation ?
La Lettre à d’Alembert de Jean-Jacques Rousseau s’inscrit dans le cadre d’une controverse intellectuelle autour de points particuliers de l’article « Genève » de l’Encyclopédie, et notamment concernant l’établissement d’un théâtre dans cette république helvétique. S’il pouvait déjà paraître curieux qu’une telle discussion s’installe alors que l’Europe est à feu et à sang, la lecture de l’œuvre révèle aussi son lot de surprises, tant Rousseau étend ses développements aux domaines les plus divers, laissant même parfois l’impression au lecteur que sa réflexion est plus déterminée par ses sentiments que sa raison. Un critique moderne a ainsi écrit que c’est justement « cette curieuse liaison entre le sentiment, la littérature et le politique qu’il faut dévoiler ». Analyser l’œuvre à la lumière de cette affirmation reviendra donc à cerner ces trois sortes d’influences et analyser de quelle manière Rousseau les imbrique dans sa réflexion. On verra ainsi tout d’abord en quoi il s’agit véritablement d’une œuvre littéraire et non simplement d’un ouvrage à caractère philosophique. Cette première approche permettra ensuite de s’intéresser plus spécifiquement aux réflexions sociopolitiques de Rousseau. Enfin conviendra-t-il d’étudier l’ambiguïté que laisse planer le critique par l’utilisation du terme de « sentiment » et de voir s’il s’agit avant tout des sentiments des hommes ou bien de ceux de l’auteur.
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* * L’ouvrage se situe dans un contexte d’écriture particulier. Rédigé à la suite des textes et discours les plus représentatifs de la philosophie de Rousseau, tels que le Discours sur l’origine de l’inégalité entre les hommes ou Le contrat social, la Lettre à