Rousseau

2700 mots 11 pages
Introduction
Dans ce texte extrait de l'Émile ou De l'éducation, Rousseau prend acte de ce qui rend les hommes malheureux et déduit des causes de notre « misère » sa définition du bonheur ainsi que le moyen d'y parvenir : si le bonheur est bien cet état de satisfaction sans reste que ne peut que ressentir un être dont la puissance égale les désirs, alors, pour être heureux, il faut et il suffit de travailler à régler nos désirs sur nos facultés, c'est-à-dire de s'efforcer de ne désirer que ce qu'il est en notre pouvoir d'acquérir ou d'accomplir. Alors et alors seulement, plus rien ne laissera pour nous à désirer. Car enfin, pourquoi les hommes sont-ils malheureux ? Parce qu'en tant qu'êtres sensibles, ils éprouvent nécessairement des désirs qui sont pour eux autant de souffrances aspirant à être résorbées. Or le seul moyen de faire disparaître la douleur du manque, c'est de satisfaire le désir. Encore faut-il cependant pouvoir le faire : si le moyen ou les capacités manquent, nous ne pouvons que nous sentir malheureux. Il suffirait alors pour être heureux de réduire à néant l'écart entre ce que nous pouvons et ce que nous voulons. L'originalité de Rousseau consiste ici alors à souligner que non seulement nos désirs ne doivent pas passer nos capacités, mais aussi que nos capacités ne doivent pas passer nos désirs, auquel cas nous ne jouirions pas « de tout notre être ». Or là est peut-être l'un des problèmes que pose la conception rousseauiste du chemin qui mène au bonheur : si je dois pouvoir mettre en œuvre toute ma puissance pour me sentir heureux, comment saurai-je que je l'ai atteinte ? Est-il même seulement possible à l'homme de faire le tour de tout ce qu'il peut accomplir ? Peut-être que la nature même de l'homme, ou plutôt ici son absence de nature, est incompatible avec un tel réquisit. C'est du moins ce qu'il conviendra d'examiner.
I. Analyse détaillée du texte
1. Désir et bonheur
a) L'homme est un être capable du sentiment de plaisir et de peine

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