Œuvre : Emile Livre IV (Jean-Jacques Rousseau)

ANALYSE CRITIQUE D’UN EXTRAIT DE CETTE OEUVRE Dans ce texte extrait d’Emile et de l’éducation, Rousseau aborde le sujet de laconscience morale. Il cherche à répondre aux questions suivantes : quelle est la nature et l’origine de la conscience morale ? Est-elle innée ? Comment comprendre que « cette voix intérieure » soit sisouvent brouillée en chacun de nous ? Pour Rousseau, la conscience fait partie de la nature humaine mais, de par sa dimension divine, elle transforme cette nature humaine en une sorte de « forcesurnaturelle ».Tout d’abord Rousseau insiste sur le caractère inné, et divin de la conscience morale. Il effectue une étude ontologique (étude des propriétés générales de tout ce qui est) etmétaphysique (connaissance de l'être absolu, des causes de l'univers et de la nature). Ensuite, il souligne les méfaits des idéologies sociales qui déstabilisent cette voix intérieure divine.

Rousseau définit laconscience morale comme un« instinct divin ». Cette proposition constitue un paradoxe: l’instinct, au sens premier, consiste en un « savoir » inné, d’ordre naturel et physiologique. La notion de« divin », renforcée par l’expression « immortelle et céleste voix », nous renvoie au contraire au « surnaturel », c'est-à-dire à un domaine spirituel et métaphysique. Or, ces deux catégories s’opposent: d’uncôté le corps, matériel et mortel, d’un autre côté l’ âme spirituelle, immortelle. Le lien avec l’âme dans la religion est ici évidente, Rousseau évoque l’épisode de la création dans la Bible, où Dieu créal’homme à son image, en lui donnant une âme divine « qui rends l’homme semblable à Dieu » . A travers cette oxymore (instinct/divin), Rousseau souligne ce qui constitue à ses yeux la particularité del’homme, qui est une créature différente des autres, il possède un attribut supplémentaire…Cet attribut fait partie de sa nature, l’homme le possède de façon innée, voir congénitale (dès... [à