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BASKET SOLIDAIRE
REVUE PME - N°27 - SEPT - OCT -NOV 2006
Issue du commerce équitable brésilien, la Veja est la première du genre. Lancée début 2005, la tennis à l’éthique fashion donne un coup de pied aux idées reçues sur le textile écolo
Elle est sportive comme il le faut, urbaine comme on les aime et son petit look, dans l’esprit d’un modèle vintage des années 1970, est irréprochable. Vendue entre 80 et 100 €, distribuée dans les concept stores les plus hype de la capitale, la Veja ressemble à n’importe quelle basket branchée du moment. Seul son nom, dont la première lettre s’étale sur le flanc, interpelle le client. «Veja» veut dire «regarde» en portugais. Regarder quoi, qui, où ? «Regarde autour de toi, au-delà des apparences !, répond François-Ghislain Morillion, l’un des concepteurs du produit. Avec ce clin d’oeil, nous appelons tous les consommateurs à la vigilance. Il doivent savoir ce qu’ils achètent». Et dans le cas présent, ils n’achètent pas une basket branchée comme une autre, mais une basket équitable : sa toile est en coton biologique du Nordeste brésilien et sa semelle est en caoutchouc naturel tiré de l’Hévéa d’Amazonie.Tout, dans sa fabrication, répond aux règles du commerce équitable, jusqu’au transport et au stockage, assurés par une entreprise française de réinsertion, Ateliers sans frontières. «Cette chaîne est un peu plus compliquée à gérer qu’une filière traditionnelle», reconnaît François-Ghislain Morillion qui passe quasiment un tiers de l’année au Brésil, où vivent ses producteurs. «Mais cela vaut le coup. Il faut arrêter de considérer que le développement durable est inconciliable avec le business». Car c’est bien un «business» que ce HEC de 28 ans a monté avec Sébastien Kopp, 28 ans lui aussi et diplômé à Dauphine. Ces deux là se connaissent depuis le collège. Ensemble, ils ont traversé l’Atlantique pour leur stage de fin d’études, le premier à la Société Générale, à New-York, et le second au sein de la banque Morgan