1) Au singulier, la culture, c’est l’éducation que reçoit un être humain qui va faire de lui un homme de savoir, un homme civilisé par l’assimilation d’une richesse de culture physique, intellectuelle, esthétique. 2) Culture se prend aussi au pluriel, au sens d’un milieu dans lequel un être humain est élevé, milieu qui varie d’une région à l’autre du monde. Prenez un exemple au cinéma : dans Les dieux sont tombés sur la tête, on voit la rencontre entre l'indigène nu du désert du Kala-hari et l'occidental en complet veston (le dieu qui vole dans un drôle d'oiseau de métal au dessus du désert). La bouteille de coca-cola lâchée de l'avion va être une source d'interrogation pour le petit peuple du désert. Ils ne comprennent pas ces gens étranges que nous sommes, considèrent l'occidental particulièrement inculte (incapable de lire une trace dans le désert, de survive à la soif etc.) Inversement, l'occidental ne comprend pas le langage de ce peuple, ces manières de vivre, d'où une série de quiproquos dans le film. Aussi loin que nous cherchions autour de nous, nous ne trouverons jamais « d'homme naturel », mais des formes de cultures dans lesquelles des hommes apprennent le modèle d’humanité qui est le leur. « Humaniser » est un verbe que l’on conjugue au pluriel. Nous n’avons pris conscience de cette diversité culturelle que très récemment dans l’Histoire. Ceux que l’on nomme soi-disant des « primitifs », par opposition à nous autres « civilisés », ne sont pas moins que nous à l’étage de la culture. Ils ne sont pas plus près de la nature. Ils ont seulement développé un modèle de culture qui est différent du nôtre. Comme tous les être humains ils vivent sur le plan de la culture. C’est la leçon que délivre l’ethnologie contemporaine, notamment l’anthropologie structurale développée par Claude Lévi-Strauss. Il est étonnant de remarquer à quel point nous ne parvenons pas à accepter la diversité humaine. Il nous est d’abord assez instinctif de penser que ce