Quelques éléments de réflexion L’insertion Selon le Dictionnaire suisse de politique social, ce terme est fréquemment évoqué dans le champ social depuis un quart de siècle. Les 1ers textes législatifs utilisant ce terme datent du début des années 70. Pour mémoire, c’est dans les années 80 qu’on est passé qu’un changement de vision s’est opéré : du chômage conjoncturel (lié au ralentissement de l’activité économique qui se traduit par une compression temporaire de la quantité de main d’œuvre) au chômage structurel (lié à une inadéquation entre l’offre de travail et la demande de travail). Mais le terme d’insertion s'applique à un ensemble disparate de processus visant aussi bien : - la socialisation, - la formation en vue du marché du travail - que la création de travail pour faciliter l'accès à l'activité humaine fondamentale (insertion par l'économique). Le succès récent de ce terme est associé au besoin de la collectivité de réagir à l'exclusion sociale due à de profondes mutations socioéconomiques qui traversent notre société. L'insertion, dans ce sens, se réfère à l'ensemble des actions destinées à pallier la menace que ces transformations font peser sur l'intégration sociale. Cette dernière notion, qu’est l’intégration sociale, est d’ailleurs souvent confondue avec l'insertion, elle est plus ancienne et repose sur une définition sociologique précise. Un groupe, ou une société, est intégré quand leurs membres se sentent liés les uns aux autres par des valeurs, des objectifs communs, le sentiment de participer à un même ensemble sans cesse renforcé par des interactions régulières (cf. E. Durkheim). L'intégration sociale a donc une dimension collective forte (elle est propriété collective) et l'insertion, dans ce contexte, se réfère à la participation au niveau individuel à un système social intégré. Le terme d'insertion désigne par conséquent à la fois un but et un moyen. C'est : - d'une part, le résultat des mécanismes d'intégration, tels la socialisation, par