Russie
Frontières, espaces frontaliers, périphéries : un tour d'horizon
La dislocation de l'Union soviétique pose la question de la recomposition des territoires et des identités. Elle est si récente que la nouvelle Fédération de Russie est liée à ses voisins sur de multiples plans. L'actuelle Fédération de Russie entretient avec une large partie de sa périphérie des relations très empreintes du passé soviétique. Tout particulièrement avec son "étranger proche" (blijnee zarubejie, voir l'entrée du glossaire), c'est-à-dire les pays ex-soviétiques, dont un grand nombre sont membres de la Communauté d'États Indépendants (CEI), cofondée le 21 décembre 1991. L'Empire soviétique n'est plus d'actualité mais parler d'un "espace post-soviétique" a toujours une valeur heuristique suffisante par le poids des héritages, tant russes que soviétiques. Si la nouvelle Russie n'est plus porteuse d'un projet mobilisateur, d'une utopie fondatrice, il reste que sa réalité géopolitique, celle d'un territoire de 17 millions de km2 sur lequel vivent des dizaines de peuples et d'ethnies, à des dimensions d'empire.
À une autre échelle, la Russie est confrontée à la nécessaire redéfinition de son rôle en Eurasie et dans le monde. Certains nostalgiques de l'Empire préconisent la réintégration d'une partie de son "étranger proche". Couplées à des aspirations locales (au Kazakhstan, la minorité russe représente 38% de la population totale), ces tentations pourraient avoir des effets déstabilisants. Les menaces, potentielles ou réelles, auxquelles sont soumis les quelques 25 millions de Russes d'origine résidant dans sa périphérie et la multiplication des troubles dans les régions limitrophes (Moldavie, Caucase, Tadjikistan, etc.) deviennent l'enjeu de combats politiques à Moscou.
Un certain nombre d'autres sujets sensibles sont liés au partage des héritages de l'URSS. Parmi ceux-ci, on relève :
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