Ruy blas (i, 1)
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Commentaire sur Ruy Blas
(prélude didascalique + I, 1 jusqu’à « Gudiel salue et sort »)
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Une offense peut avoir de lourdes conséquences. C’est la morale que l’on peut tirer de l’incipit de Ruy Blas, une pièce de théâtre écrite en 1838 par le dramaturge Victor HUGO. Condamné à l’exil pour avoir déshonoré l’une des suivantes de la reine d’Espagne, Don Salluste de Bazan est touché dans son honneur et dans son amour propre. L’homme faisait alors parti des plus puissants du royaume d’Espagne, à la fin du dix-septième siècle. Il n’a de cesse de ruminer sa chute et fait part de sa colère à Gudiel, un proche. Excédé, Don Salluste le brusque et l’entraîne avec lui dans de sombres projets. Ainsi, comment cette scène d’exposition revêt-elle un double intérêt ? C’est ce qui fera l’objet de cette étude qui portera, d’une part, sur une scène d’exposition traditionnelle, pour s’attarder, d’autre part, sur une scène d’exposition essentielle : présentation de l’enjeu de la pièce
I. Une scène d’exposition traditionnelle
A- L’ancrage spatio-temporel
*Le lieu
- Informations tirées du prélude didascalique à l’acte I :
L’histoire se déroule à Madrid, dans le palais royal (« Le salon de Danaé dans le palais du roi, à Madrid »). L’endroit est luxueux (« Ameublement magnifique », « châssis dorés » à deux reprises) et immense (« grande fenêtre », « appartement intérieur », « au fond, une grande cloison vitrée », « large porte également vitrée sur une longue galerie (…) qui traverse tout le théâtre », « immenses rideaux »)
-Informations tirées de la scène 1, acte I (avec délimitation) :
L’espace est très vaste (didascalie « il sort par la porte du fond. Don Salluste va à la fenêtre »)
*Le contexte
-Informations tirées du prélude didascalique à l’acte I :
L’action a lieu à la fin du 17ème siècle, du temps de la monarchie (« Ameublement magnifique dans le goût demi-flamand du temps de Philippe IV », « costume de cour